
Huiles essentielles en cosmétique : comment bien les utiliser ?
Les huiles essentielles sont connues depuis l’Antiquité et tellement efficaces que leur usage perdure au fil des siècles!
Très riches en actifs puissants, elles offrent de nombreux bienfaits pour notre santé, notre bien-être mais aussi notre peau.
Cependant, ces concentrés de la nature sont complexes de par leurs compositions, leurs propriétés et leurs différents usages : il est donc d'autant plus important de bien maitriser leur utilisation.
En effet, même si elles sont « naturelles », cela ne signifie pas sans danger, et il convient donc de les manipuler avec précautions.
Cet article, consacré aux huiles essentielles, réunit conseils et recommandations utiles, pour vous aider à mieux les intégrer à vos sérums et produits cosmétiques.
Temps de lecture : 12 min
Mis à jour le 16/05/2025


Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
Les huiles essentielles sont constituées des substances volatiles odorantes extraites des plantes dites aromatiques (Lavande, Thym, Menthe, Citron…) qui dégagent des arômes diverses et très caractéristiques. C’est pourquoi l’usage des huiles essentielles pour se soigner est appelé l’Aromathérapie.
Ces plantes aromatiques concentrent dans certains de leurs organes des molécules très odorantes, ce sont ces parties de plantes (fleurs, feuilles, écorces, racines,…) qui seront alors utilisées pour l’extraction.
Il existerait plus de 40 000 espèces de plantes à travers le monde, qui permettent d’obtenir des milliers d’huiles essentielles différentes.
Parmi lesquelles, une centaine est utilisée en cosmétique pour leur action parfumante ou leurs propriétés sur la peau : réparatrices, apaisantes, purifiantes, tonifiantes…
Comment sont-elles extraites ?
L’extraction se fait à partir de l’organe de la plante contenant les substances aromatiques. Et selon le végétal, l'organe fournissant l’huile essentielle varie et eput être :

- des fleurs : lavande, néroli, rose, ylang-ylang, camomille…
- des feuilles ou aiguilles : menthe, eucalyptus, pin, romarin...
- des racines et rhizomes : gingembre, vétiver…
- des fruits, baies, graines/semences : muscade, genièvre, poivre, carottes, céleri…
- des zestes de fruits : citron, pamplemousse…
- des écorces : cannelle…
- des bois : bois de rose, santal, cèdre…
- des résines et gommes : myrrhe, encens
Pour obtenir une huile essentielle, 2 procédés sont principalement utilisés :
- La distillation : c’est la plus répandue.
On utilise la vapeur d’eau, en faisant bouillir l’organe de la plante à distiller dans de l’eau. La vapeur va s’évaporer et entraîner avec elle les molécules aromatiques volatiles.
Après passage dans un système de refroidissement, ce mélange (eau + molécules aromatiques) va se séparer, et donner 2 liquides: l’hydrolat et l’huile essentielle.
Comme ces 2 liquides sont non miscibles (c'est à dire qu'ils ne se mélangent pas), ils vont former 2 phases.
L'huile essentielle, plus légère que l'eau, va flotter à la surface de l'hydrolat puis sera récupérée après décantation. - L’expression : est utilisée pour extraire les essences contenues dans les poches à essence d’une plante. Il s’agit d’une simple pression à froid de l’écorce du fruit ou du zeste.
Cette méthode est particulièrement employée pour les plantes de la famille des Citrus (par exemple, l’orange, le citron, ou le pamplemousse… )
Une fois extraite, l’Huile Essentielle se présente sous la forme d’un liquide le plus souvent transparent à jaune pâle.
C’est un liquide non miscible dans l’eau, mais facilement miscible dans les huiles. Cependant leur texture est non grasse, du fait de leur caractère volatil. Elles s’évaporent facilement, c’est pourquoi il est important de bien refermer le flacon après chaque utilisation.
Il faudra également veiller à bien les conserver dans un flacon en verre coloré, à l’abri de la lumière et de la chaleur. En effet, les rayons UV et une température élevée conduisent à la dégradation de l'huile essentielle : ses propriétés se retrouvent altérées et le risque allergisant augmenté.
Elles sont à utiliser dans les 3 à 5 ans qui suivent la distillation. Quant aux essences, elles seront placées au réfrigérateur et se conserveront jusqu’à 2 ans.
Existe t-il différentes qualités d’huiles essentielles ?
Absolument, et de la qualité va dépendre l’efficacité de l'huile essentielle.
Les huiles essentielles peuvent être synthétiques, coupées (la distillation a été plus courte pour des questions de rendement, et la composition n’est pas complète) ou encore diluées avec une autre moins chère ou avec de l’alcool.
Souvent sur les marchés, dans les magasins de souvenirs, se trouvent des huiles essentielles de mauvaise qualité, ou tout simplement de fausses huiles essentielles (violette, pêche, muguet... qui sont en réalité des parfums synthétiques, car il n’existe pas d’huile essentielle de ces fleurs).
Pour appliquer sur votre peau et pour tout usage en aromathérapie, privilégiez toujours une huile essentielle 100% naturelle, pure, qui est botaniquement et biochimiquement définie, donc chémotypée, et si possible issue de l’agriculture biologique .
Connaître la notion de CHEMOTYPE est un CRITERE DE CHOIX IMPARABLE ! En effet, le CHEMOTYPE est comme la « Carte d’identité » de l’huile essentielle, car elle décrit sa composition en molécules biochimiquement actives.
C’est en fait le résultat d’une analyse réalisée par chromatographie, qui va déterminer quelles sont les molécules qui la constituent (phénols, terpènes, cétones, aldéhydes,…). Ceci permet aux spécialistes de vérifier la qualité des huiles qu’ils utilisent.
Le chémotype va aussi servir pour déterminer les variétés de l’huile essentielle, qui auront des propriétés différentes selon leur composition moléculaire.

C’est le cas du thym par exemple:
- Le thym à thujanol :
Thymus vulgaris CT thujanol
aux propriétés anti-infectieuses et à l’action stimulante et régénératrice du foie, est dépourvue d’effets toxiques. - Le thym à thymol :
Thymus vulgaris CT thymol
est fortement antibactérien, mais dermocaustique et hépatocaustique à doses élevées. Il sera à utiliser avec précautions.
Suivre les conseils d’une personne spécialisée qui connaît ces différences est absolument nécessaire pour une utilisation optimale et sécuritaire de ces huiles.
Pourquoi y-a-il des coûts si différents selon les huiles essentielles ?
Le coût d’une huile essentielle va dépendre :
- de la rareté de la plante
- du rendement, selon le degré de concentration de la plante
- du lieu de la récolte
- de la météo de l’année (favorable ou non)
- de sa richesse en principes actifs rares et recherchés
- de son type de cueillette : sauvage (plus rare à trouver), culture bio, culture conventionnelle
Dans cet univers aromatique, il faut savoir que la qualité a un coût (c’est également vrai pour les huiles végétales).
Quelles sont les précautions et contre-indications à l’utilisation des huiles essentielles ?
Du fait de leur concentration en certaines molécules actives, les huiles essentielles peuvent présenter certaines toxicités.
Elles devront toujours être utilisées avec précaution et sur avis d’un spécialiste en aromathérapie chez les :
- Femmes enceintes et allaitantes
- Enfants de moins de 6 ans
- Personnes à terrain allergique
- Patients avec un traitement médicamenteux chronique (voir avec un médecin ou un pharmacien)
- Personnes épileptiques, asthmatiques et en cas de pathologie hormone-dépendante.
Concernant les précautions d'emploi, posez-vous ces 4 questions :
Suis je susceptible de développer une réaction allergisante ou hyper-sensibilisante ?
Les réactions de type allergique, se rencontre avec des huiles essentielles contenant naturellement des molécules allergisantes, comme par exemple celles de Géranium, Palmarosa...
Avant un premier emploi, effectuez toujours un test de tolérance.
C’est-à-dire, diluez 1 goutte d’huile essentielle dans une goutte d’huile végétale :
déposez une toute petite quantité de ce mélange au niveau du pli du coude. Si une rougeur, une démangeaison ou une sensation d'échauffement apparaît dans les 24 à 48 heures qui suivent, évincez alors cette huile essentielle.
Cette huile essentielle peut-elle s'utiliser sur la peau ; n'est elle pas dermo-caustique ?
Une huile dite dermo-caustique risque d’entraîner des brûlures et des lésions du tissu cutané.
Les huiles essentielles appartenant à cette catégorie ne doivent jamais être utilisées pures sur la peau, mais diluées très fortement.
C’est le cas des huiles essentielles contenant des phénols, cétones (comme l’huile essentitelle de Girofle, Canelle…)
Y a t’il un risque de réaction photo-sensibilisante :
C’est le cas avec les essences d’agrumes = les Citrus, (citron, orange douce, pamplemousse, bergamote, mandarine...) mais aussi avec l'huile essentielle de céleri, de verveine citronnée... La règle de précaution à retenir : évitez de vous exposer au soleil dans les heures qui suivent leur application au risque de développer une réaction cutanée : gonflement, rougeurs, irritations.
A utiliser donc de préférence uniquement le soir pendant les périodes ensoleillées.
Ai-je une pathologie chronique ?
Vérifiez d’éventuelles interactions avec un traitement en cours ou toute contre-indication avec une pathologie existante
(asthme, épilepsie, maladie hormono-dépendante, affection cardio-vasculaire...).
Dans tous les cas, il est toujours préférable de se référer à l’avis d’un spécialiste.
Comment utiliser les huiles en cosmétique ?
C’est la voie cutanée, c’est-à-dire en application sur la peau ou en massage, qui est utilisée en cosmétique.
Étant très concentrée, il sera recommandé de diluer l'huile essentielle dans une huile végétale ou un sérum huileux puisqu’elles sont liposolubles.
Dilution recommandée pour la cosmétique :
La concentration finale en huile essentielle dépendra de l’effet attendu, de la surface d’application (très locale ou plus étendue), de la quantité de produit appliqué, de la fréquence d’utilisation, de la zone (visage, corps…), de la personne qui l’utilisera : enfant, personne âgée) et de l'huile essentielle elle-même selon son profil (certaines doivent être plus diluées que d'autres).
De façon générale, on peut conseiller les dilutions suivantes :
- Pour parfumer un soin cosmétique :
jusqu'à 0,5% soit 4 gouttes dans 30mL d'huile végétale. - En usage sur le visage :
0,3 à 1 % soit 3 à 9 gouttes d’huile essentielle pour un flacon de 30 mL d'huile végétale. - En usage sur le corps :
1 à 3 % soit 9 à 25 gouttes d’huile essentielle pour 30 ml d'huile végétale. - En usage très localisé :
sur un bouton par exemple jusqu’à 5 %, mais avec prudence.
Quelles huiles essentielles choisir ?
➤ Peau grasse
Sauge Sclarée, Lavande vraie, Géranium rosat, Palmarosa, Myrte Vert, Ylang-Ylang,
➤ Peau sèche / sensible
Camomille romaine, Bois de Hô, Lavande vraie
➤ Anti-âge
Hélichryse italienne, Rose de Damas, Ciste ladanifère, Géranium rosat, Ylang-ylang
➤ En cas de taches
Carotte, Citron, Céleri
➤ Peau sujette à la couperose
Hélichryse italienne, Cyprès, Ciste ladanifère
➤ Peau sujette aux imperfections / à l'acné
Tea Tree, Palmarosa, Niaouli, Ravintsara, Cèdre de l’Atlas, Romarin Verbénone
➤ Problèmes de poches et cernes
Cyprès de Provence, Hélichryse Italienne, Ciste Ladanifère, Cèdre de l’Atlas, Carotte
➤ Pour les marques cicatricielles
Hélichryse Italienne, Ciste Ladanifère, Lavande vraie, Myrrhe